grèves,
qu'ils trouvèrent un banc de coques. Le jeune belge se
fit une joie d'en ramasser près d'une centaine, en les
prenant au grattou, car le père Legros lui avait prêté
un petit couteau recourbé destiné à cette
pêche amusante; son, sabret fut bientôt rempli et
il serait resté longtemps à prendre des coques,
si ses compagnons ne lui eussent rappelé qu'il fallait,
maintenant, faire la relève des filets entre Tombelaine
et la côte de Normandie.
« Nous sommes encore éloignés du but, dit
le marin; hâtons-nous vers le banc des Hermelles; si les
sennes que j'y ai tendues, cette nuit, contiennent de grosses
pièces" nous les déposerons en passant chez
l'ami Victor Leroy, gargotier à Tombelaine. »
Tombelaine n'était pas alors ce qu'il est aujourd'hui,
un rocher. sauvage et désert; son sommet, que les gens
du pays appellent le Piton de Folie, portait un petit oratoire,
près duquel s'élevait un Prieuré; un fortin,
assez important, couronnait le plateau supérieur, tandis
que plusieurs maisonnettes et une vingtaine de cabanes de pêcheurs
couvraient les flancs du rocher, plus particulièrement
sur le versant faisant face à la côte de Genêts.
Michel Moorissens, dont l'esprit était curieux et éveillé,
demanda à son jeune compagnon : « Pourquoi nomme-t-on
ce rocher Tombelaine ?» «
Dame ! répondit Jean Legros, je ne suis pas