Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Illustration : une dentellière

il y a le banc à l'ardoise, dont le sable est légèrement bleu; les coques qu'on y ramasse ont souvent un goût de vase; aussi sont-elles moins recherchées que celles qui sont prises au grouet blanc, ou au grouet roux, c'est-à-dire dans des lits de sable bien doré ou bien pur; quelquefois aussi, sans se presser, en rangs serrés, les coques se cachent sur une étendue considérable, l'ouverture des valves toujours tournée du même côté; on dit alors qu'elles font lanterne, parce que leur coquille dessine sur le sable une croûte en saillie, en forme de lanterne de corne. Il y a, dans la baie du Mont-Saint-Michel, trois grands bancs: le Massacrant, appelé ainsi parce que la mer y forme un remous dangereux, la Haute Pointe et le Montolant.
« La pêche des coques est une véritable industrie pour le pays; aussi ne voit-on pas de mendiants au Mont-Saint-Michel; ceux qui tendent la main aux pèlerins sont des gueux venus de loin; les religieux les chassent autant que possible, car ce sont des exploiteurs de la charité publique; ils font tort aux vrais pauvres. Genêts, gros bourg de la côte normande, est le plus important des marchés de coques. Plus particulièrement le mardi et le jeudi, veilles des jours maigres, les pêcheurs centralisent leurs coques sous la halle de Genêts; ils les apportent dans des sacs ou dans des filets, dits sabres ou, sabrets,

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