remarquables
qui s'y voient, et qu'il résolut de faire des recherches
diligentes pour répondre aux demandes des visiteurs.»
C'est également en vue de fournir « aux dévots
pérégrins » des renseignements utiles et pour
rectifier des récits fautifs, que le trouvère anglo-normand,
Guillaume de Saint-Pair, composa, au douzième siècle,
son Roman au Mont-Saint-Michel. Voici la traduction du début
de ce poème, écrit en langue romane :
Beaucoup
de pèlerins qui vont au mont
S'enquièrent beaucoup et à bon droit
De savoir comment fuct fondëe
Cette Église et comment Elle fut inaugurée
Mais ce qu'on leur dit de cette histoire
Dont ils veulent garder la mémoire
N'est pas toujours très exact
Et le récit contient beaucoup d'erreurs.
C'est pourquoi afin de parler à bon escient
Un jeune moine dans son couvent
L'a transcrite entièrement du latin,
Pour la mettre en vers romiens.
Mais,
si les vers de Guillaume de Saint-Pair nous révèlent
des choses bien curieuses, il faut, surtout, se reporter aux ouvrages
des chroniqueurs Dom Huynes et Dom Le Roy, pour obtenir des détails
précis, circonstanciés, authentiques.
On admirait, tout d'abord, dans le Trésor michelien, des
reliques rapportées d'Italie, vers 712; elles se composaient
de deux pièces, un morceau d'étoffe de pourpre et
un fragment de marbre. S. Aubert,