dire
à l'état endémique ou permanent; aussi les
léproseries, où l'on recevait les malheureuses victimes
de ce mal affreux, étaient-elles toujours encombrées.
La peste noire ou peste à bubons faisait aussi de terribles
ravages ; mais, elle du moins, ne régnait qu'à l'état
épidémique, c'est-à-dire à certaines
périodes, dans lesquelles elle décimait la population;
décimer n'est pas le terme qui convient, puisqu'un quart
de la population fut emporté par cette terrible maladie,
dont un poète-médecin de l'époque, Couvinot,
nous a donné une description d'une effrayante exactitude.
Parmi les maladreries qui s'élevaient tout le long de la
côte normande, jusqu'en face du Mont-SaintMichel, et qui,
toutes, étaient munies d'une chapelle dédiée
le plus souvent à un saint guérisseur, saint Gilles,
saint Blaise, saint Roch et saint Benoît, par exemple, une
des plus importantes était celle du Gué-de-l'Epine.
Elle se trouvait à environ une lieue et demie d'Avranches,
sur le bord des grèves, à l'endroit même où
l'estuaire de la Sélune s'élargissant, cette rivière
se jette dans la mer.
Des documents intéressants, trouvés aux Archives
Normandes, nous apprennent que la maladrerie du Gué-de-l'Epine
fut fondée vers 1479, par un gentilhomme du diocèse
d'Orléans, Jean-de-l'Aigle, sieur de Cugny. Ce seigneur,
ayant fait un pèlerinage en