Espagnols,
les Gascons, les Angevins et les Bretons. Ces chemins étaient
appelés tantôt voies pérégrines, tantôt
routes du paradis, en raison de la sainteté de leur destination;
dans un périmètre d'une vingtaine de lieues, à
partir du Mont-Saint-Michel, elles prenaient le nom de chemins
montois, appellation qu'elles ont longtemps conservée et
dont les paysans de l'Avranchin se servent encore assez fréquemment.
Ces chemins étaient sillonnés par des foules si
considérables, dit un vieux texte, qu'elles avaient souvent
bien 'du mal à trouver de la nourriture; aussi les malades
et les infirmes étaient-ils nombreux.
Pour leur apporter quelque soulagement, on avait construit le
long de ces routes, et plus spécialement au pays d'Avranches,
c'est-à-dire dans la contrée voisine du Mont, des
hôpitaux qui portaient le nom de Maladreries, Léproseries,
ou encore Maisons du pauvre. Ces établissements étaient
généralement tenus par des religieux, mais ils étaient
presque tous bien insuffisants pour abriter les malades et les
infirmes qui venaient y solliciter des secours car les déplorables
conditions d'hygiène, dans lesquelles vivaient les pèlerins,
contaminaient le pays. La lèpre, que l'on considérait
alors comme une maladie de la peau, tandis qu'on croit maintenant
que c'est une affection des centres nerveux, régnait pour
ainsi