sensiblement
pour former une petite pointe schisteuse, d'où surgissait,
une fois l'anse de Genêts dépassée, une petite
bourgade, célèbre par son prieuré. C'était
Saint-Léonard en Vains, hameau tributaire de l'abbaye-forteresse.
Une vaste échancrure s'ouvrait alors, puis, se dédoublait
et chaque branche s'amincissait presque régulièrement
en forme de W; à l'extrémité d'une de ces
pointes, se dressait Avranches, jolie petite ville fortifiée
par saint Louis et qui était perchée à plus
de trois cents pieds au-dessus du niveau de la mer, Avranches,
ceinte de grosses murailles, dominait une vallée profonde,
dans laquelle une rivière, la Sée, aux eaux lentes
et moirées, faisait sa coulée sinueuse et tranquille.
A l'autre pointe, la Sélune, fleuve plus large et moins
encaissé, débouchait sur les grèves, à
un endroit appelé le Gué de l'Epine. Son cours se
grossissait, un peu plus loin, de l'apport du Couesnon, rivière
au cours capricieux qui descendait, assez rapidement, de la forêt
de Rennes, après avoir reçu plusieurs ruisseaux
à Fougères, à Antrain et en amont de Pontorson.
Ces trois rivières se réunissaient presque sous
les murailles du Mont-Saint-Michel; mais, en raison de la mer,
qui, deux fois en vingt-quatre heures, remplissait et vidait tour
à tour l'immense baie normano-bretonne, le cours de ces
rivières était extrêmement changeant.