Il
est à noter que ces œuvres, comme tous les travaux
monastiques, ont été, pour la plupart, exécutées
d'après un modèle donné, car on retrouve
souvent parmi elles le même sujet, traité par des
mains d'habiletés diverses, mais suivant un même
plan général, où se révèle
l'influence des moines du Mont-Cassin. Ces bas-reliefs étaient
exécutés par les religieux dans leurs cellules,
de la même façon que les sculptures du cloître,
dont nous avons déjà signalé la curieuse
diversité, page 61.
On sait que la règle de Saint-Benoît avait prévu,
jusque dans le détaille plus minutieux, le temps que les
moines devaient consacrer à la prière, à
l'étude et au travail manuel. Ce dernier consistait, suivant
les aptitudes de chacun des Bénédictins,
soit à copier des manuscrits, soit à Ies enluminer,
soit à exécuter des œuvres souvent empreintes
de l'art délicat de l'école italienne, tant en fait
de sculpture, que de peinture, de gravure, etc. Ces travaux artistiques
n'avaient pas seulement pour objet la décoration du monastère.
Un grand nombre de ces œuvres étaient offertes aux
donateurs, aux bienfaiteurs de l'Abbaye, aux visiteurs de marque,
à tous ceux qui, par leurs offrandes, venaient en aide
à la communauté. Aussi ces précieux souvenirs
sont-ils considérés comme de véritables reliques
par les familles en possession desquelles ils se trouvent encore
aujourd'hui, et elles ne consentent à aucun prix à
s'en dessaisir. Ce n'est que fort rarement que des ventes par
licitation les rendent disponibles, et permettent quelquefois
au Musée du Mont Saint-Michel d'en recueillir, lentement
et souvent à grands frais, pour les ajouter à ses
collections. Il reste encore bien d'autres de ces souvenirs du
Mont Saint-Michel dans les antiques manoirs de la Bretagne et
de la Normandie. TÔt ou tard il faut l'espérer, ils
viendront augmenter aussi les
*********************************
RETOUR AU DEBUT DU
CHAPITRE
LE
MUSEE
*********************************