Monsieur
et Madame Poulard ont passé en paix les dernières
années de leur existence.
Le matin, les deux époux vaquaient aux soins du ménage.
Après-midi, on les voyait - beau temps ou mauvais temps
- à pied ou dans une petite voiture attelée d'une
mule pacifique, se rendre à "Ma Campagne", où
ils se livraient aux travaux de culture et d'élevage.
Madame Poulard aurait pu s'offrir le luxe de s'habiller et comporter
comme une femme de la bourgeoisie riche. Elle refusa de quitter
son tablier et ses manches de lustrine.
La seule coquetterie qu'elle se permit à "L'Hermitage",
fut une réduction de la grande cheminée de l'Hôtel,
avec son célèbre tourne-broche.
elle recevait fort peu. Elle aimait pourtant faire un brin de
causette avec des personnes particulièrement affectionnées.
Mais c'était pour déplorer le laisser-aller des
moeurs modernes et les lacunes de nos méthodes d'éducation.
Sur ce sujet, elle avait peine à pratiquer l'indulgence
et s'en excusait volontiers : "J'ai tort de dire cela ...
Je suis trop