échelle
; elles sont surmontées d'une petite plate; forme, où
le voyageur, surpris par la marée, peut aisément
et rapidement se réfugier. D'après certaines personnes
il est vrai, la baie du Mont Saint-Michel serait insondable !
Ceux qui rapportent, sans rire, de pareilles balivernes, se sont
laissés prendre aux récits fantastiques des Maximilien
Raoul, de Vérusmon (Alex. Géhin), de Maudhuy et
d'autres loustics ejusdem farinœ. On a raconté des
faits stupéfiants : un jour, on aurait taillé en
forme de cône pointu un bloc de granit, pesant une demi-tonne
et on aurait fixé à ce bloc une chaîne de
fer de 100 mètres de longueur; l'autre extrémité
de la chaîne était rivée à un grand
chevalet de bois, reposait à plat sur la tangue. Le bloc,
en s'enfonçant, entraînait avec lui la chaîne;
il était donc facile de déterminer l'épaisseur
de la couche de sable mouvant entre la surface de la grève
et le fond solide qui arrêtait, net, la descente perpendiculaire
du cône et de sa chaîne. Au bout de six mois le cône,
la chaîne, le bouclier de résistance, tout avait
disparu dit-on. Il est vraiment heureux que Messieurs les ingénieurs
de cette époque n'aient pas eu l'idée de fixer cette
chaîne à l'un des anneaux qu'on voyait encore sur
les flancs de la tour Boucle; le bloc de granit, s'enfonçant
dans les abîmes de la baie, aurait bien pu entraîner
le Mont Saint-Michel avec lui: c'eut été un grand
dommage !
On a dit aussi que les poteaux seraient un obstacle à la
navigation. En effet, Pontorson (vous en seriez-vous jamais douté
?) est port de mer; on a même