Charmantes
et poétiques descriptions, certes; mais tout cela est littérature;
les archéologues et les historiens ne trouvent pas, dans
ces pages, le moindre grain de mil : au contraire, dans les récits
des anciens voyageurs, ils découvrent parfois d'intér:ssant.s
détails. Dans l'iItinéraire de Bretagne, 1636, de
Dubuisson Aubenay (Nantes, Société des Bibliophiles
bretons, 1918), la petite ville du Mont est fort minutieusement
décrite: « Ayant passé le Couesnon, dit Dubuisson,
vous arrivez au Mont Saint-Michel, qui de loin et de praiz même
ne paraît autre chose qu 'un rocher façonné
par l'homme :
Ardua quam rupes bominum fabricata labore. Au Chapeau Rouge, il
y dans I'escurie un puits d'eau vive qui est chose bien rare en
ce rocher, aussi bien qu'estoit la fontaine que j'ai vue distiller
du roc, au dehors du Mont, vers le nord-ouest, en l'an 1629, et
y être reçue en un bassin du roc même. »
De 1726 à 1733, le Mercure de France publia de Jean de
la Roque, Un voyage en Basse Normandie qui contient une bonne
description du Mont Sajnt-Michel (Mercure de France, Nos de novembre
1726, juin et novembre 1727, juin 1730, août et octobre
1732, avril, mai, juillet 1733, Les Mémoires de de Thou
(Collection de Michaud et Poujoulat. t XI page 294, année
1581) nous montrent assez fidèlement l'abbaye forteresse
en 1581. : on y lit cette petite observation: « A côté
de la maison abbatiale se trouve, entre le midi et le couchant,
un petit jardin de terre rapportée, où il vient
de fort bons fruits. »