nommé
Ridel, hôtelier au Mont Saint-Michel de Normandie. »
C'était un coup de dom Houël. Ridel demande, d'une
voix tremblante, à l'exempt pourquoi on l'arrêtait.
L'exempt répondit qu'il l'ignorait absolument. Et ma pension
à Vincennes, questionna Ridel, qui, en sa qualité
de chirurgien-barbier de M. les exilés, connaissait les
règlements des MaIsons de Force, qui la paiera ?
Sa Majesté, sans doute, répllqua l'exempt. Le Roi
est bien bon, murmura l'hôtelier, mais, tout de même,
j'aimerais mieux ne pas vivre à ses dépens.
Quelques jours après son arrivée au château
de Vincennes, Ridel apprenait enfin qu'il était enfermé
parce qu'il avait porté le trouble au Mont Saint-Michel
et qu'il y entretenait des intelIigences avec des prisonniers
d'Etat. (Paris, Bibliothèque de l'Arsenal, Vincennes: 12,316;
12,555).
Il protesta avec une farouche énergie: « Je n'ai
jamais, dit-il, correspondu, ni directement, ni indirectement,
avec les pensionnaires de Sa Majesté. Ceux qui avaient
la liberté de descendre en ville ne mettaient jamais les
pieds à La Licorne: ils auraient irrité les moines;
depuis plus de trois ans, je ne rase, ni ne saigne MM. les Exilés;
les mauristes m'ont chassé du château; ils m'exècrent;
ils me font une vie d'enfer; j'ai lutté contre eux, je
le reconnais, mars loyalement, à visage découvert,
j'ai saisi plusieurs