plusieurs
fois, c'était mon droit, le parlement de Rouen et bailliage
d'Avranches et les magistrats ont reconnu le bien fondé
de mes plaintes; dom Houël m'en veut à mort; il a
machiné tout cela contre moi; je sollicite une enquête
et je suis certain que mon innocence sera proclamée; je
suis tout prêt à signer un placet à Sa Majesté.
Ridel n'eut pas à prendre ce soin.
Le 14 août 1766, M. Bertin prescrivait à M. de Fontette
de procéder à une contre-enquête et de la
confier à un homme intelligent, qui interrogerait les pensionnaires
du roi et les habitants du Mont; afin de savoir si Ridel était
vraiment un agent d'évasions. « Il y a lieu, recommandait
le ministre, d'écarter de cette mission le subdélégué
d'Avranches et les juges de ce bailliage qui pourraient bien être
prévenus contre les religieux. » On voit que le ministre
était bien renseigné.
L'enquête fut confiée à M. de la Mombrière,
subdélégué à Coutances, il se transporta
au Mont Saint-Michel dans la dernière semaine d'août
et envoya son rapport le 2 septembre. Ce rapport était
plutôt favorable à Ridel. Celui-ci, sans doute, avait
tenu des propos inconsidérés; il avait pu manquer,
parfois, de prudence et de discrétion; mais « rien
n'établissait qu'il eût favorisé ou simplement
tenté de favoriser les évasions des détenus.
»
Cependant, afin de compléter l'enquête, le ministre
la retourna à M. de la Mombrière « pour entendre
le sieur de la Ferrière, ancien receveur des