juste,
exposait-il, qu'il fût indemnisé de ce chef Ridel
laissait à la générosité de M. l'intendant
le soin de fixer lui-même le montant de l'indemnité.
Hélas! M. le baron de Fontette avait le cœur dur et
tenait serrés les cordons de la bourse du roi; il avisa
le pauvre homme qu'il consentait seulement à ajouter aux
269 livres fixées par l'expert, 62 livres, pour frais du
procès-verbal. Cela n'enrichissait guère l'infortuné
Ridel qui fit la grimace et se tut; mais il conserva une grosse
dent contre les mauristes et les dénonçait, souvent,
au subdélégué d'Avranches qui, on l'a vu,
n'avait aucune sympathie pour les religieux du Mont.
En juillet 1765, la rivalité des Ridel-Natur contre les
Oury fut portée à son comble; les femmes s'en mêlèrent:
les mauristes dressèrent un procès-verbal contre
la femme Ridel et une nommée Moussu. Un religieux, le frère
Canon, ayant menacé Ridel de trois mois de cachot, celui-ci
eut peur, quitta précipitamment le Mont Saint-Michel et
se réfugia à Avranches. Le prieur saisit de l'incident
l'intendant de la généralité et M. Meslé
fut invité à fournir des explications sur les troubles
de la ville du Mont Saint-Michel troubles d'autant plus graves,
disait le haut fonctionnaire, qu'ils se produisaient à
deux pas du château où se trouvaient les détenus
pensionnaires de Sa Majesté.
M. Meslé ne prit pas les choses au tragique; le 26 juillet
1764, il écrivait à l'intendant, à Caen:
« Deux. femmes, au Mont Saint-Michel, se sont