Malo,
dont il vous a été parlé; vous lui enjoindrez
de garder le secret des choses qu'Avedick pourra lui dire hors
de la confession, à moins qu'il ne juge qu'elles puissent
être utiles pour le service ou pour la religion, auquel
cas il n'aura qu'à me Ies mander, votre défense
ne devant avoir que cette exception. »
Il est, de toute évidence, que le gouvernement désirait
connaître les plus secrètes pensées d'Avedick.
Organisait-on une évasion ? Avait-il la faveur des gouvernements
étrangers ? La Sublime Porte lui avait-elle fait savoir
qu'elle s'intéressait à son malheureux sort ? Toutes
ces questions préoccupaient beaucoup le roi et ses ministres.
On eut infiniment de peine à découvrir un religieux
qui parlât la langue d'Avedick et surtout qui consentît
à obéir aux prescriptions du gouvernement. Enfin,
on en trouva un à Saint-Malo ; il est infiniment probable
que ce religieux était dom Nicolas Hougats, prieur du Monastère
de Saint-Benoît. Un manuscrit de ce couvent mentionne, en
effet, que de 1704 à 1707, les bénédictins
de cet établissement obtinrent, grâce à leur
connaissance des langues orientales, plusieurs conversions. En
1704, un Algérien fut instruit des vérités
chrétiennes par dom Hougats : « Le 8 octobre 1704,
dit le registre » Homar Mahomet, de Barbarie, fut baptisé
par M. le chanoine Desnots; le dit Homard (sic) fut nommé
Nicolas Joseph Petris et signa l'acte de baptême ».
Pourquoi le nom d'Omar fut-il transformé en celui de Homar
et, même en Homard ! Les bons scribes