assistants
prirent la fuite; seul Samson Bourgis resta étendu la face
contre terre, sans connaissance. Quand il revint à lui,
le pêcheur trouva à la portée de sa main un
œuf ... un œuf d'or.
Après s'être assuré que personne ne le voyait,
Samson Bourgis prit l'œuf et, tout de go, se rendit chez
un orfèvre de Pontorson pour le vendre; l'orfèvre
le passa au trébuchet (pas Samson Bourgis, mais l'œuf);
il pesait un marc et demi, soit 366 grammes de nos jours; il acheta
l'œuf 800 livres tournois, soit 184 francs.
Voilà ce que nous apprend une brochure de 20 pages, format
petit in-8", ayant pour titre : (Prédiction de la
vision d'un aigle épouvantable apparu le 25 juillet 1622,
entre la Normandie et la Bretagne proche de la ville de Pontorson;
à Paris, 1622, jouxte la copie imprimée à
Rennes. L'opuscule, si rare que le bibliophile Brunet l'ignore,
nous fait connaître que l'oiseau était effrayant.
Jugez-en : « Sa tête était fort grosse; il
avait dessus une guirlande rouge et un bec de héron; ses
yeux étaient grands comme une grenade et brillaient comme
le soleil ; il était couvert de plumes de diverses couleurs,
jaunes et bleues surtout, plantées à contre poil.
".
La brochure est farcie de citations de l'écnture Sainte;
il y est aussi question de la Sainte Vierge, de Cupidon, du lion
d'Esdras et de l' Apocalypse ; " n'est pas, d'ailleurs, le
seul échantillon de cette littérature amphigourique
et mystérieuse. En 1623, paraissait à Paris, chez
le libraire Fleury Bourriquand,