meilleur,
où le beurre n'est plus nécessaire, même aux
Bretons ou aux Normands, et où comptent, seulement, les
bonnes actions.
Quelle nouvelle extraordinaire apportaient donc ces braves paysannes
?
Dans la matinée du 25 juillet 1662, vers 9 h on avait aperçu,
tout à coup, sur les grèves du Mont Saint-Michel,
à peu près à la limite de la
Bretagne et de la Normandie, provinces que séparait
alors le Couesnon, un prodigieux oiseau; après avoir prononcé
d'étranges paroles, il avait disparu dans les profondeurs
d'un ciel devenu subitement noir et tout zébré d'éclairs.
Après avoir fendu la nue, l'oiseau cria trois fois : Samson
! Samson ! Samson !
« II appelle saint Samson », murmurèrent. effrayés,
des gens de Roz-sur-Couesnon, qui se souvenaient d'avoir entendu
dire que saint Samson était le patron de Dol, ville voisine.
« Non ! affirma un maître d'école de Pleine-Fougères,
il appelle Samson Bourgis ».
Ce Samson Bourgis était un pêcheur du Mont Saint-Michel
qui se trouvait là. Il faillir mourir de frayeur. L'oiseau,
derrière les nuages, continue son discours. Il parle d'hydropisie,
de fièvre quarte, de lêpre, d'épilepsie et
de léthargie. Cet aigle avait certainement des connaissances
médicales !
Tout à coup, il disparut, en poussant un grand cri; on
l'entendit à deux lieues à la ronde. Tous les