dressa
devant lui. L'abîme était là, à deux
pas, et Jacques Fromond, se faisant justice, se précipita
dans le vide en étreignant sur son cœur de chair,
qui, dix secondes après allait cesser de battre, le pauvre
petit cœur de cuivre qui lui rappelait son enfance.
Il emporta son secret dans la grande tombe de sable qui ne le
rendit jamais.
Vingt ans plus tard, vers 1811, un pêcheur
de coques trouva, entre le Mont Saint-Michel et Tombelaine,
un petit objet de métal tout oxydé par l'eau de
mer. Il le vendit pour quelques sous à un habitant du pays;
c'était le cœur de cuivre offert par les parents de
Jacques Fromond. Les initiales J. F. étaient encore parfaitement
visibles, mais il ne contenait plus le bout de parchemin ni la
belle petite boucle de cheveux blonds.