blonds
attachée par un ruban de soie blanche à une feuille
de parchemin, sur laquelle étaient écrits ces mots
:
« Claude Fromond et Jeanne Courtois, époux, ont offert
ce cœur à l'archange saint Michel qui préserva
miraculeusement leur enfant, Jacques, victime d'un accident affreux.
Que le Prince des milices célestes protège à
jamais leur fils chéri. »
On prétend, qu'avant de mourir, l'homme, quand il possède
sa pleine connaissance, voit avec une netteté merveilleuse
se dérouler devant lui, en quelques secondes, tous les
événements de sa vie. Devant cet humble cœur,
l'infortuné syndic se rappela qu'un jour, - il y avait
près de quarante ans, un petit garçon avait reçu,
dans la cour de la ferme exploitée par ses parents, un
terrible coup de pied de cheval. Pendant huit jours, l'enfant
fut agonisant. Le médecin, qui avait constaté une
double fracture du crâne, avait déclaré qu'un
miracle seul pouvait rappeler à la vie le blessé.
Ses parents firent immédiatement un viage au Mont Saint-Michel.
Ils s'y rendirent pieds nus, malgré les douze heures de
route et vouèrent à l'archange leur unique fils
bien aimé. L'enfant guérit et, en témoignage
de la grâce obtenue, ses, parents offrirent à Saint-Michel
ce petit cœur de cuivre, après leur pèlerinage
d'actions de grâce, en l'an 1751.
Le syndic revécut cette scène vleille de plus de
quarante ans. Sa raison sombra dans cette évocation à
la fois douce et effrayante. L'Image de ses parents se