vivait
un de ses frères, Jacques Douville, marié à
la fille d'un métayer des environs. De cette union était
née une enfant, la jeune Guillemette, âgée
aujourd'hui de treize ans. Elle aurait fait leur joie, si une
terrible maladie nerveuse ne l'avait torturée. La pauvrette,
dont la première enfance avait été éprouvée
par de terribles convulsions, était continuellement agitée
par des tremblements douloureux. Ses doigts se crispaient et ses
ongles fussent entrés dans les paumes, si on n'avait pris
soin de lui faire tenir un morceau de bois taillé en rouleau.
Bras et jambes se contractaient à chaque minute et le cou
se tordait étrangement, tandis que les traits du visage
émacié se crispaient d'une manière effrayante.
Le meilleur médecin du pays avait, en vain, prescrit des
prises d'ellébore et des infusions de centaurée;
en vain, ses parents l'avaient-ils conduite aux sanctuaires les
plus vénérés de la Basse-Normandie; saint
Gilles, le grand guérisseur des gens apeurés et
des pauvres innocents, avait été sourd à
toutes .les prières; l'affreuse maladie n'abandonnait pas
cet être frêle que les malintentionnés disaient
possédé du démon, bien que l'enfant fût
douce et pieuse et d'une intelligence éveillée.
Toute la famille était plongée dans la consternation.
Un jour, il se produisit un événement extraordinaire.
Un pèlerin, qui revenait du Mont Saint-Michel, passait
par le village où demeurait Guillemette; pris de compassion
pour la petite infirme. il lui remit des béatilles du saint
archange et une