que
Nicolas priait l'archange de toute son âme, car l'enfant
avait compris qu'un événement extraordinaire venait
de s'accomplir.
Quand Drogon se releva, encore tout étourdi, les trois
pèlerins avaient disparu; or, toutes 'les portes étaient
bien fermées!
Le malheureux sacristain, à moitié mort de peur,
s'en fut aussitôt trouver le vénérable abbé
et il lui raconta ce qui s'était passé.
Il fut évident pour tout le monastère que le soufflet
était une punition infligée à Drogon par
l'archange, que les trois mystérieux pèlerins, visibles
seulement pour le sacristain, étaient trois anges envoyés
sur terre par le Seigneur et que la main puissante et rapide qui
avait souffleté Drogon était bien celle du Très
Haut Protecteur de l'abbaye.
L'émotion de Drogon fut telle qu'il tomba malade; il fut
à deux doigts de la mort; mais les soins et les prières
des bénédictins le sauvèrent. Quand il fut
mieux, l'abbé lui donna l'ordre de se rendre aux îles
Chausey, qui dépendaient de l'abbaye et Drogon y termina
tranquillement ses jours.
Cet aventure merveilleuse fut consignée sur les registres
des Actes du monastère, à côté de celle
de ce jeune frère, qui n'avait point voulu boire l'eau
où avait été plongée la tête
de saint Aubert. Mais, plus heureux que le bénédictin
incrédule qui succomba à la fièvre pour avoir
douté de la vertu d'un liquide sanctifié, Drogon
vit,son mal disparaître peu à peu, Dom Huynes nous
apprend même de quelle maladie