fut
atteint, par punition, l'infortuné sacristain; mais il
se trompe, en traduisant par jaunisse, l'expression latine du
manuscrit. Le corps de Drogon, est-il dit, fut envahi par les
écrouelles: « 'Regio morbo perfusus fuil. »
L'air salin et chargé d'iode, qui entoure les îles
Chausey, triompha de ces humeurs répugnantes. Dans cette
sauvage Thébaïde, le pauvre sacristain ne fut pas
abandonné: « Les frères, dit l'annaliste,
luy firent porter avec grand soin, tout ce qui lui estoit nécessaire,
admirans, cependant, les terribles jugements de Dieu lesquels,
quoy qu'ils soyent quelquefois occultes, ne sont, toutefois, jamais
injustes. Quant à ce religieux, il passa en l'isle susditte
le reste de sa vie, faisant pénitence de ses faultes et
y finit heureusement ses jours; ayant été guéri
de la maladie, quelque temps auparavant. Ceux qui liront cet exemple
ou l'entendront lire apprendront, s'il leur plaît, à
se comporter sagement dans l'église et à ne s'y
promemer, comme ils le feroient dans les autres ou places publiques,
de peur qu'il ne leur arrive un semblable chastiment, ou que Dieu,
endurant leur insolence durant cette vie, ne les punisse rudement
après leur mort, s'ils ne s'amendent et n'en font pénitence.
»