reflexion
faite, on se demande même si, ce sont bien là des
légendes. Les savants, chroniqueurs y ont mis tant de précision,
les pieux annalistes tant de piété, que l'on croit,
en les lisant, se trouver en préssence de purs récits
historiques. Sans doute, de temps en temps, un anachronisme éclate;
souvent, le zèle ardent du narrateur dépasse les
limites de la naïveté permise ; l'invraisemblance
finit par sauter aux yeux. N'importe ; le grand souffle de foi
qui anime l'œuvre, l'amour profond. qui ,s'attache à
l'abbaye-forteresse, centre de ce cycle légendaire fait
revivre des scènes imaginées de toutes pièces
avec une telle intensité qu'on les croit réelles.
Il existe, assurément, des légendaires plus riches,
plus abondants que celui du Mont Saint-Michel ; mais une chose
est certaine, on n'en découvrira pas de plus noble ; la
foi religieuse, le courage militaire, le respect des traditions,
voila ce qui l'anime et ce qui repose des mièvreries d'amour
des aventures galantes ou des histoires
de brigands dont tant de légendes sont farcies ! Les annales
du Mont Saint-Michel forment une véritable épopée
nationale. Un chroniqueur du XVe siècle comparait : abbaye-forteresse
normande à un arbre géant qui étendait sur
tout le pays ses branches protectrices. Un pareil arbre ne pouvait
produire que des fruits sains, réconfortants et savoureux,.
Puisse le lecteur y goûter avec un plaisir égal a
celui que j'ai. pris en les cueillant,
Le succès obtenu par ce recueil, dont trois éditions
successives ont été rapidement épuisées,
me fait un
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