On
chuchota. Méloir poursuivait :
-Sellez les chevaux, Conan et les autres. Notre nuit est finie.
Vous, mes compères, écoutez, s'il vous plaît,
je vais vous donner le signalement du prétendu fantôme.
-Vous l'avez donc bien vu, messire ?
-Pas trop, mais juste pour le reconnaître. De sa taille,
je ne saurais rien dire, sinon qu'il est plus leste que les lévriers
de Rieux. Sa figure, je ne l'ai pas aperçue, puisqu'il
me tournait le dos en fuyant. Mais ses cheveux blonds, bouclés
et flottants...
-C'est une femme ?
-Peut-être. Vous souvenez-vous du garçonnet qui nous
a conduits jusqu'ici, messieurs ?
-Oh ! oh ! s'écria-t-on, c'est vrai ! il a des cheveux
blonds.
-Et vous souvenez-vous comme il avait envie des cinquante écus
nantais ?
-Oui ! Oui !
-Voilà la piste, mes compagnons. À vous de la suivre.
Un bruit soudain se fit dehors.
-Sus ! sus ! criaient Conan, Merry, Kervez et les autres archers.
Et ils donnaient chasse dans la cour à un être qui
fuyait avec une merveilleuse rapidité.
-Sus ! sus !
-Mon bon Seigneur, disait le pauvre diable perdant déjà
le souffle, ayez pitié de moi. Je venais pour parler à
votre maître, le noble chevalier Méloir.
-Au milieu de la nuit ? Attention, Conan ! Barre-lui la route,
Merry ! Nous allons l'acoller contre le mur !... Les hommes d'armes
et Méloir s'étaient mis aux fenêtres.
-Oh ! mes bons seigneurs ! oh ! criait le fugitif à bout
de forces.
-Messire, dit Fontebrault, je crois que cet honnête gaillard
va nous donner des nouvelles de votre bourse.
-Ne lui faites pas de mal, ordonna Méloir aux archers.