-Avez-vous
vu ?... commença Méloir.
-Un fantôme ? interrompit Kéravel.
-Quelque chose, continua Fontebrault, qui a glissé dans
la nuit comme un brouillard léger.
-Une vision...
-Un esprit...
-Quelque chose, s'écria Méloir, qui a coupé
les cordons de ma bourse !
-En vérité ! fit-on de toutes parts.
-Quelque chose, ajouta Kéravel, en soulevant une des résines
allumées, qui a emporté deux de nos poules et notre
dernier flacon.
-C'est pourtant vrai ! répéta-t-on à la ronde.
-Sarpebleu ! gronda Méloir, au diable les poules ! mon
escarcelle contenait la rançon d'un chevalier ! On peut
monter à cheval et le chercher. Ce quelque chose-là,
mes compagnons, il me le faut !
Les hommes d'armes s'entre-regardèrent.
-Chercher, murmurèrent-ils, c'est possible, mais trouver...
-Il faut trouver, mes compagnons ! dit Méloir.
-Si c'est un voleur, répliqua Kéravel, il est adroit,
messire, et il a de l'avance. Si c'est un esprit...
-Quand ce serait Satan, sarpebleu !