Il resta deux mille
Anglais morts sur les tangues, entre le Mont et Tombelène.
A l'heure
où le duc François sortait du château d'Avranches,
les Anglais ne gardaient plus en France que Calais, le comte de
Guines et le petit rocher de Tombelène où ils avaient
bâti une forteresse imprenable.
Mais
ce n'était point pour célébrer une victoire
déjà ancienne que le duc de Bretagne se rendait
au monastère du Mont-Saint-Michel, comblé de ses
bienfaits. François faisait le pèlerinage pour obtenir
du ciel le repos et le salut de l'âme de M. Gilles, son
frère, mort à quelque temps de là au château
de la Hardouinays. Un service solennel se préparait dans
l'église placée sous l'invocation de l'archange.
Guillaume Robert, procureur du cardinal d'Estouteville, trente-deuxième
abbé de Saint-Michel, avait promis de faire de son mieux
pour cette fête de la piété fraternelle.
Le
service était commandé pour midi.
François,
ayant à ses côtés son favori Arthur de Montauban,
Malestroit, Jean Budes, le sire de Rieux et Yvon Porhoët,
bâtard de Bretagne, descendit la ville au pas de son cheval
et gagna la porte qui s'ouvrait sur la rivière de Sée.
Les sires de Thorigny et Du Homme, chevaliers normands, l'accompagnaient
pour l'honneur de la province.
Derrière
le duc, à peu près au centre de l'escorte, six nobles
demoiselles