1.
- Les motifs sur lesquels on s'appuie pour demander la coupure
de lia digue sont de deux ordres: esthétique et physique.
Or,
ni les uns ni les autres ne paraissent exiger une telle mesure
: du point de vue esthétique, s'il est évident aux
yeux de tous que la digue en elle-même et surtout en son
aboutisssement, entre les tours du Roi
et de l'Arcade, est d'un effet regrettable, il n'est pas démontré
que la coupure, telle qu'elle résultera des dispositions
du projet, modifiera heureusement l'état de choses existant;
au contraire, on peut et on doit prévoir que dans l'ensemble
du paysage la partie de la digue qui sera conservée n'en
paraîtra que plus fâcheuse, étant donné
surtout que son terminus sera nécessairement enlaidi par
une série d'installations indispensables, ainsi que nous
le démonntrerons ci-après.
Du
point de vue physique, les raisons alléguées ne
sont pas péremptoires. Comme en 1883 on chargeait la digue
d'imaginaires méfaits à l'égard des fortifications
du Mont ainsi aujourd'hui il est de bon ton d'accuser la digue
insubmersible de favoriser le colmatage, et « d'ensabler
», « d'enliser », « d'envaser »
le Mont-Saint-Michel. Ces allégations sont conntredites
par une observation constante et impartiale s'étendant
sur une période de plus de 40 années.
Il
est de fait que la digue, loin de contribuer à l'ensablement
du Mont a plutôt aidé à en dégager
les abords immédiats. Nous ferons appel sur ce point au
témoignage des. services techniques des ponts et chaussées
qui ont fait les relevés dans le sud de la baie. En tout
cas, nous affirmons que la digue est indifférente au colmatage;
il y a des facteurs effectifs de l'ensaablement qu'il ne nous
appartient pas de signaler et sur lesquels systématiquernent
on fait le silence.
II.
- Les effets de la coupure sont hasardeux, ils peuvent même
être très graves. Nous en signalerons quelques-uns,
du point de vue des communications, le seul qu'il nous plaise
de retenir aujourd'hui.