Conseil,
une lettre rendue publique, l'informant qu'un crédit d'un
million sera prévu au prochain budget pour faire face aux
dépenses qu'entraîneront les travaux de rescindernent
de la digue insutmersible dans ces conditions, M. Jenouvrier a
retiré sa demande d'interpellation.
Il
est donc officiel que le projet de coupure de la digue pourra
devenir, à bref délai, une réalité,
sans que la municipalité du Mont Saint-Michel ait été
consultée sur une affaire qui l'intéresse au premier
chef.
Le
maire entendu, et après lecture de la délibération
du 4 janvier 1883 qui réfute péremptoirement les
critiques élevées dans la presse, contre la digue
à cette époque;
A l'unanimité
le Conseil après en avoir délibéré;
D'une
part, ému de ce que le projet de coupure de la digue ait
été établi, adopté et puisse être
exécuté en dehors de la municipalité du Mont-Saint-Michel,
au mépris des lois et règlements, aussi bien que
des intérêts graves qui sont en jeu et auxquels la
municipalité a le devoir de veiller;
Proteste
contre le fait qu'il soit procédé à une modification
importante à une voie de comrnunication (quelle que soit
sa classification dans la voirie) établie sur le territoire
de la commune, alors que pour le moindre chemin vicinal, la loi
oblige à prendre l'avis du conseil municipal.
D'autre
part: considérant que la coupure de la digue, ayant pour
effet d'isoler le Mont Saint-Michel, est de naturel à porter
un préjudice grave à la commune.
Donne
mission au maire de soumettre respectueusement à l'impartial
examen de M. le Président du Conseil et à l'attention
bienveillante des parlementaires de toute la France et des élus
de l'assemblée départementale, les considérations
suivantes qui s'inspirent uniquement du souci de sauvegarder,
en même temps que la beauté du Mont Saint-Michel,
les légitimes intérêts de ses habitants.