territoire,
intéressant vingt-deux communes est couvert d'habitations,
et son énergique et laborieuse population sert de pépinière
à l'armée et surtout àla marine. Une digue
de 36 kilomètres le protège contre la mer, et d'autres
digues intérieures le mettent à l'abri des eaux
douces.
Ces
immenses travaux qui étaient exécutés avant
1780 par les Etals et les Souverains
de Bretagne, furent négligés pendant les troubles
révolutionnaires; de sorte que sur pluusieurs points, la
mer avait envahi le terrain conquis.
En
présence d'un danger imminent, des hommes dévoués
fondèrent en l'an VIl, un syndicat; en vertu de la loi
du 11 pluviôse an Vl, et depuis cette époque, il
a, été dépensé par l'association plus
de 3 millions pour substituer des digues en pierres aux dunes
rongées par les flots, Des canaux et des ponts écluses
ont été créés pour dénoyer
les marécages et assainir le pays aujourd'hui couvert d'habitants,
et dont les impôts assurent à l'Etat un revenu considérable.
Les
efforts des propriétaires des marais procurent au Gouvernement
un autre avantage : en effet, la route impériale n°
155, de Caen à Saint-Malo, est assise sur la digue depuis
Château-Richeux jusqu'au Vivier, sur une longueur de plus
de 12 kilomètres, la route ne forme, pour ainsi dire, qu'une
rue formée de trois chefs-lieux de communes et de grands
villages.
Ainsi
la conservation des digues intéresse à la fois la
vie des citoyens, la fortune publique et l'existence d'une voie
de communication importante. Jusqu'ici le syndicat a supporté
seul les sacrifices dont l'Etat. a retiré d'aussi grands
avantages; mais les marées de mars dernier ont tellement
compromis la sécurité du pays et les ressources
ordinaires de l'association sont insuffisantes pour conjurer le
péril qui la 'menace.
En
effet, il est constaté par le rapport du conducteur faisant
fonctions d'ingénieur de la Société que par
plusieurs brèches dans les digues en pierres, la mer a
pénétré dans le