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MAI 1858. - RAPPORT DU SYNDIC
Les
travaux d'endiguement et de dérivation du Couesnon touchent
de trop près aux intérêts de l'association
pour que je ne vous en entretienne pas un instant; ces travaux
habilernent dirigés, ont marché avec une merveilleuse
rapidité. Aujourd'hui le Couesnon est détourné
et va se jeter dans la grève du Mont Saint-Michel, en suivant
le cours du nouveau lit qu'on lui a tracé et qui se prolonge
déjà depuis l'anse de Moidrey jusqu'à 300
mètres environ au-delà de la cabane des employés;
une digue longue de 500 mètres et de 30 mètres de
largeur à sa base, partant du Pas-au-Bœuf pour aboutir
dans les grèves de Beauvoir, préviendra désormais
d'après les probabilités le retour de cette rivière
vers l'ouest et, garantira les digues limitrophes de ses affouillements
destructeurs.
L'état
actuel des choses nous a permis de réduire de moitié
le crédit ordinairement voté pour le revêtement
des rives du Couesnon : nous ne croyons pas pouvoir opérer
une réduction plus importante à moins de laisser
exposés à ses envahisseements tous les terrains
compris dans l'enclave qu'il
enveloppe dans une étendue de 4 kilomètres depuis
l'abreuvoir de Saint-Georges au pont de la Criche.
La
Compagnie de desséchement fait aussi présentement
construire une digue dans la grève de Sainte-Anne en avant
de celle de l'association, et qui se dirige en ligne droite de
l'angle nord-est de la chapelle vers le Mont-Saint-Michel; on
se borne pour l'instant à lui donner une longueur de 1
kilomètre.
Celte
digue quoique parfaitement établie, a déjà
éprouvé quelques dégradations; il est vrai
qu'elle n'est pas encore empierrée. Mais en reportant mes
souvenirs vers les sinistres que les nôtres ont éprouvés
à diverses époques dans les mêmes parages,
je ne puis, je l'avoue, me défendre des craintes que