Il
serait superflu de vous faire le tableau des sinuosités
qu'il décrit dans la grève, qui, d'ailleurs, ne
sont vraisemblablement plus aujourd'hui ce qu'elles étaient
hier; mais ce que je ne puis vous laisser ignorer, c'est qu'il
continue à se diriger vers l'ouest, en se rapprochant de
plus en plus des digues de l'association; il a entre autres, presque
entièrement englouti l'enclos appartenant à M. Thomas,
dont la contenance, il y a un an à peine, était
de 45 hectares, et aujourd'hui il se trouve en face de ce terrain,
atteint la base de nos digues elles-mêmes, et nous nous
trouvons désormais obligés de nous défendre
contre ses affouillements, son lit étant en contre-bas
du sol de plus de 4 mètres. D'après cet exposé
vous penserez comme nous, Messieurs, qu'il est urgent de conserver
intégralement la somme annuellement portée au budget
pour le revêtement des rives du Couesnon, afin d'être
en mesure de prévenir s'il se peut, ses effets désastreux.
J'ai
différé jusqu'au dernier moment à écrire
ce rapport, ayant toujours conservé l'espérance
de pouvoir vous annoncer enfin l'heureuse solution de la grande
question relative à la dérivation et à l'endiguement
du Couesnon; mais, malheureuusement, nous sommes encore réduits
à former des vœux.
Messieurs
les députés à l'Assemblée générale
n'ayant pas été à même d'apprécier
les démarches actives et éclairées que le
conseil administratif n'a cessé de faire depuis leur dernière
réunion, pour obtenir ce résultat, d'une si haute
importance pour nos marais, je crois non seulement leur être
agréable, mais encore remplir un devoir, en leur faisant
connaître au moins les principales.
Le
4 août 1855, j'adressai, au nom du conseil d'administration,
la lettre suivante à M. le Préfet d'Ille-et-Vilaine
Monsieur
le Préfet,
Avec
un magistrat moins éclairé et moins bienveillant,
je craindrais de me rendre importun, en venant vous entretenir
encore du terrible Couesnon; mais connaissant votre