prenant
pour base les communes qui ont toutes leurs propriétés
dans le marais, et ayant égard à la quantité
des journaux indiquée dans le procès-verbal du citoyen
Descartes, fait en l'an 1644 et à la somme à laquelle
ils sont imposés, vous fourrnira une somme de 55.328 francs
qul jointe aux 50.000 francs déjà accordés
par le Corps législatif forme un capital de 105.228 francs.
Le
déficit réel des fonds indispensablement nécessaires
pour cette année est donc de 205.626 fr. 35.
Cette
perspective, affligeante pour les propriétaires des marais
ne leur laisse apercevoir que leur ruine totale et l'avenir le
plus malheureux si le Gouvernement cesse de venir à leur
secours.
Dans
cette fâcheuse position, nous vous proposons de demander
par une adresse au Corps législatif la somme de 205.626
fr. 35 à titre de secours extraordinaire, en lui représentant
qu'indépendamment de votre soumission à la loi du
4 pluviôse an VI, qui paraît avoir consacré
le principe que se sont les propriétaires seuls qui doivent
faire face à l'entretien des ouvrages nécessaires
à la conservation de leurs propriétés, on
ne peut néanmoins disconvenir que la situation particulière
des marais de Dol mérite en ce moment quelque exception
à cette règle générale, attendu l'insuffisance
des moyens de ses habitants, l'état déplorable où
se trouvent ses digues par la tempête, l'impétuosité
des coups de mer qui ont eu lieu au mois de fructidor dernier,
le nombre et l'importance des causes de destruction qui agissent
contre elles, principalement la rivière du Couesnon, dont
le cours, au pied des digues en a détruit et sapé
la base, fléau qu'il ne dépendait pas de vous d'écarter,
et qui sera sans cesse la cause de nouveaux désastres,
et même la perte totale de vos propriétés,
si la dérivation de cette rivière à l'est
du Mont Saint-Michel n'est promptement décrétée
et mise à exécution, et si l'intrigue et le chétif
intérêt d'un très petit nombre d'habitants
du département de la Manche ne cessent d'entraver une opération
dont la nécessité a été évidemment
démontrée par la commission