contre
les projectiles des pièces à feu. Cependant l'abbaye
se trouvait dans une lamentable détresse, ayant ses biens
séquestrés et ses objets précieux engagés
afin de pourvoir à la nourriture des religieux et de la
garnison. Malgré tout, les défenseurs du Mont traquèrent
l'ennemi et s'emparèrent de plusieurs forteresses dans
la pays environnant. La lutte dura jusqu'en 1450 où, battus
à Formigny, les Anglais abandonnèrent la Normandie
et furent définitivement chassés de France, ne conservant
que Calais qu'ils durent évacuer en 1558.
Une
bulle pontificale de 1416 avait institué le premier abbé
commendataire du Mont en la personne du cardinal Guillaume
d'Estouteville, frère cadet du capitaine qui avait
si valeureusement défendu la forteresse. Guillaume ne résida
pas au Mont : mais il propagea au dehors le culte
de Saint Michel et obtint du pape des bulles d'indulgence
plénières pour ceux qui visiteraient le sanctuaire
et lui feraient part de leurs biens. Il affecta ces ressources
à la reconstruction du choeur écroulé.
En
1469, Louis XI instituait l'Ordre des Chevaliers de Saint Michel.
Les
travaux du choeur, interrompus en 1482 par la mort du cardinal
d'Estouteville, furent repris en 1499 par l'abbé Guillaume
de Lamps. Un incendie ayant de nouveau brûlé
le clocher, Guillaume le reconstruit en même qu'il éleva
d'autres constructions dans le voisinage du logis abbatial et
notamment la citerne de l'Aumônerie, aujourd'hui débarassée
des informes bâtiments qui la défiguraient du côté
sud de l'église.
En
succédant en 1513, à son frère Guillaume,
Jean de Lamps termina le choeur. Sous sa prélature, François
1er vint en pèlerinage
au Mont Saint Michel.
En
1530, Gabriel du Puy, lieutenant
du roi en la place du Mont, éleva la tour
Gabriel pour compléter les défenses du côté
accessible et construisit devant la Barbacane l'Avancée
et le Corps de Garde des Bourgeois.
Les
abbés commendataire furent de médiocres constructeurs
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