Le
promenoir du XIe siècle, -
ses rares fenêtres en retrait, ses colonnes courtes, ses
chapiteaux frustes, d'où
les nervures de la voûte s'en vont en se ramifiant, verdâtres
de mousse, diaprées de rouille, brunes comme des madrépores
-, semble contemporain d'un ascétisme primitif.
Tandis que le cloître d'en haut est tout clarté,
fantaisie, aimable repos, ici on respire une concentration plus
forte et le qui-vive austère des âges encore proches
de l'art carolingien. De là une
porte étroite mène à une galerie dont la
voûte non restaurée a pris une coloration lépreuse.
Elle domine un escalier pareil à ceux que Piranese imaginait,
éclairé dans le bas par un cintre grillé
et qui paraît énorme, sinistre à cause de
ses renfoncements ténébreux - il donnait accès
dans l'abbaye du côté de l'Aquilon
-. Lorsque je l'ai descendu, je me trouve en face d'un arceau
bas enserrant la porte de je ne sais quel réduit obscur;
au-dessus de lui les moëllons de la muraille disjoints, moussus