s'est
cramponné à l'échine du roc. Sous ses larges
feuilles, des figues presque mûres exhalent au soleil leur
odeur délectable. Je ne sais pourquoi elle m'emporte très
loin d'ici, dans le jardin d'une petite mosquée où
un figuier semblable laissait pendre son ombre sur des tombes
aux faïences poudreuses; derrière ses branches, le
brouillard bleu de la mer s'évaporait.
Nous faisons halte au versant du monticule, du côté
qui regarde le large. Dans la rivière de Genest se baignent
des femmes en costume rose; cette ligne de coteaux, habillés
d'arbres, qui fuit au-dessus des sables, est reposante. L'air
devient si limpide que nous distinguons, sur le promontoire de
Carolles, une cabane de douanier.
Dom Debroise, à bâtons rompus, nous trace l'histoire
de Tombelaine, depuis les temps obscurs où les druidesses
y adoraient le dieu Belenus, peut-être
le même que le Baal des Phéniciens. Vers le milieu