émotions
initiales. Lors de mon premier séjour, des maçons
y travaillaient, chantaient; le bruit des marteaux sous les cintres
des corridors et dans la basilique avait l'air de préparer
le retour du Maître attendu. A présent, je ne rencontre
plus que deux plombiers, un Chinois natif de Pékin, et
un autre, venu de Paris, qui va, prochainement, pour vérifier
les pointes du paratonnerre, grimper à la cime de la flèche,
sur les ailes de saint Michel.
On estime les restaurations de l'abbaye
suffisantes. C'est un beau cadavre; on voudrait le perpétuer
comme tel, afin d'engraisser les parasites qui vivent sur lui.
Mais cet aspect de cadavre, je le sens trop, chaque fois que j'y
reviens, et, dans la basilique surtout, il me désole.
Imaginez la robuste nef romane, le chœur ogival d'un élan
si fier, totalement nus, sans autel, sans croix, sans un signe
de la Présence sacrée, avec des portes si mal closes
que le vent y éteindrait les mieux allumés des cierges,
et, au milieu