Je
n'entends que les rossignols dans les hêtres du bois et
le marteau d'ouvriers taillant des blocs près de l'église.
D'un banc où je m'asseois contre une baie vitrée,
je songe peu à me retourner vers le gouffre de splendeur
que la mer, au long des grèves, répercute. L'intimité
du cloître me retient. Toute la somme des lectures paisibles,
des oraisons auxquelles il fut associé y respire, y circule;
on dirait que les fuseaux des colonnettes sont les formes de moines
se croisant et méditant. Le silence qu'elles communiquent
est pareil à celui que laissent au cœur certains chapitres
de l'Imitation.
On s'imaginerait volontiers qu'aidés par un tel milieu
les Bénédictins
de céans atteignaient une perpétuelle et supra-terrestre
quiétude. En fait, sans parler des alertes incessantes
où l'on vivait au Mont, - le cloître même était
prémuni contre l'assaillant toujours attendu, - c'est mainte
fois un sauvage combat intérieur, l'existence des contemplatifs.
Tantôt