actuellement
roi des Français, alla voir ce Mont. Ce prince la fit briser
devant lui, craignant que ses ordres, après son passage,
ne fussent pas mieux exécutés que ceux donnés
par le frère du roi (1).
1 Voici
ce que dit Mme de Genlis, à cet égard, dans la description
qu'elle a laissée de ce voyage, qui eut lieu en partie
aux flambeaux, car la nuit était tout à fait fermée,
dit elle, quand ils arrivèrent au Mont, qui était
tout illuminé, dans l'attente des princes. Je questionnai
les religieux sur la fameuse cage de fer, ils m'apprirent qu'elle
n'était point de fer, mais de bois formée avec d'énormes
bûches, laissant entre elles des intervalles à jour,
de la largeur de trois à quatre doigts. Il y avait environ
quinze ans qu'on n'y avait rois de prisonniers à demeure,
car on y en mettait assez souvent, quand ils étaient méchans,
me dit on, pour vingt quatre heures, ou deux jours, quoique ce
lieu fût horriblement humide et malsain. Alors Mademoiselle
et ses frères s'écrièrent qu'ils auraient
une joie extrême de la voir détruire. A ces mots,
le prieur nous dit qu'il était le maître de l'anéantir
parce que M le comte d'Artois, devenu Charles X, ayant passé
quelques mois avant nous au Mont Saint Michel, en avait positivement
ordonné la démolition. Pour y arriver on était
obligé de traverser des souterrains, si obscurs qu'il y
fallait des flambeaux, et après avoir descendu beaucoup
d'escaliers, on parvenait à une affreuse cave.