qu'aux
cris de liberté qui se firent entendre à cette époque,
les portes de cette prison s'ouvrirent, elle ne contenait que
cinq à six individus retenus, ainsi les uns étaient
aliénés et les autres appartenaient à de
grandes maisons, qui avaient obtenu cette faveur, pour éviter
le déshonneur, que l'éclat d'une punition capitale,
d'un de ses membres aurait imprimé sur la famille. Aucun
de ces détenus n'était donc victime de l'abus de
ces lettres de cachet. Je tiens ces renseignemens de bon lieu
(1). On dit qu'il y avait, dans cet antique monastère,
une cage de fer, dans laquelle plusieurs personnes auraient été
jetées, et seraient mortes. Il est certain qu'une cage
y a existé, où quelques personnes ont été
renfermées, mais elle était de bois. Le comte d'Artois,
lors du voyage dont nous avons parlé, en ordonna la destruction,
qui n'eut lieu toutefois que lorsque le duc de Chartres
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parait qu'il n'en était pas de même autrefois. Les
historiens du temps s'accordent à accuser le cardinal de
Fleury, quoique d'un caractère doux et pacifique, d'avoir
décerné trente à quarante mille lettres de
cachet, pour cause de jansénisme, Louvois en avait décerné
quatre vingt mille, pour cause de protestantisme. Dict. des Origines