à
l'ancre sur une vaste rade, calme et tranquille. Le phénomène
du mirage offre encore un spectacle très curieux. Le Mont,
par cet effet magique, paraît quelquefois entièrement
détaché du sol et porté sur les nuages. On
le prendrait alors pour un énorme aérostat, voguant
majestueusement à l'horizon. La plaine immense de sable
mouvant, au milieu de laquelle notre merveille est posée,
offre de nombreux périls, ce qui rend ce voyage très
dangereux ,à moins qu'on ne le fasse par Pontorson, ou
par la Rive. En suivant l'une ou l'autre de ces directions, il
n y a point de rivières à passer. La nature de nos
grèves est d'être spongieuses, humides, mobiles,
et d'une profondeur que l'on ignore encore (1). Souvent couvertes
1 M
Blondel dit qu'un particulier, en 1780, fit tailler en forme de
cône une pierre de granit du poids de trois cents livres,
et après avoir attaché une corde de quarante pieds
de long à un anneau fiché dans cette pierre, il
la fit poser sur la grève, la pointe en bas, elle s'y enfonça
si facilement, dans un jour et une nuit, que le lendemain, on
fut surpris de n'en trouver aucun vestiges. Cette épreuve,
continue l'auteur, était d'autant