la
romaine, dans le goût, un peu maniéré, de
l'époque; un Saint Aubert, coiffé d'une petite mitre
gothique et un Saint Benoît, joliment encapuchonné.
Deux grandes pancartes étaient aussi appendues, œuvre
des habiles enlumineurs du Scriptorium; l'une était la
transcription des origines de l'abbaye d'après le Cartulaire,
dont elle reproduisait deux dessins: la Vision de Saint Aubert
et la Donation de Gonnor, duchesse de Bretagne; l'autre était
la copie très réduite de la liste armoriée
des 119 chevaliers défenseurs de l'abbaye durant le siège
des Anglais. Cette liste, appelée aussi luitre d'armes,
avait été peinte sur les murs du transept sud de
l'église. Sous ce tableau héraldique qui, dans la
suite, passa par bien des vicissitudes et avait été,
en 1427, tout près de l'autel Saint-Sauveur, s'alignaient
vingt-huit vers dont voici les premiers :
Le champ d'armes icy fut faict, L'an mil III' vingt et sept,
Où sont les armes et les noms D'aucuns vaillans et nobles
homs. Lesquels ont eu l'obéissance,
De Charles, présent roi de France, Jusqu'ici tenu cette
place,
Par l'aide de Dieu et la grâce
De Monseigneur Michel,
Prince des Chevaliers du Ciel.
C'est ainsi que le prieur claustral qui, en l'absence de l'abbé,
occupait la chambre de celui-ci,