était
une des grandes protectrices de l'abbaye, d'Henri
II, ami intime de Robert de Torigni, dont il avait fait son
fidèle conseiller. L'enfant avait contemplé, avec
respect, toutes ces chartes écrites. sur un beau vélin,
scellées de cires de toutes couleurs et qu'avaient signées
les rois de France et d'Angleterre.
Le prieur lui avait montré aussi les bibles aux riches
enluminures, les missels remplis de vignettes et jusqu'aux ouvrages
de littérature grecque et latine. Il lui avait appris que
c'était grâce aux religieux que les monuments intellectuels
d'Athènes, d'Alexandrie et de Rome
avaient été conservés et sauvés à
grand peine des mains des barbares.
Dans la Salle des Chevaliers travaillaient aussi quelques scribes;
Michel avait admiré l'attention qu'ils portaient à
leur tâche. Dom Guillaume apprit au jeune belge que les
abbayes rendaient de grands services aux jeunes gens désireux
de s'instruire et que l'on nommait clercs. Le prix exorbitant
des livres et la misère des temps ne permettaient pas à
beaucoup de clercs d'acquérir les livres dont ils auraient
eu besoin pour leurs études; ils empruntaient alors des
livres aux bibliothèques monastiques, et, d'après
les Conciles, le prêt des livres était considéré
comme une des oeuvres de miséricorde
les plus méritoires.
Ce jour-là, veille de la solennité de la dédicace
de