de
temps après la bataille de Formigny, livrée en 1450.
La forteresse capitula honorablement devant les troupes de Richemont.
Il y avait donc moins de quarante ans que Tombelaine était
rentré en la possession des moines du Mont-Saint-Michel;
aussi voyait-on dans le petit hameau des pêcheurs s'étageant
de la base du rocher à l'entrée du fort, plusieurs
ruines et de nombreux murs démantelés; le prieur
claustral signala même à Michel deux ou trois canons
laissés par l'ennemi : c'étaient des pièces
de siège, un peu moins grosses que celles dont les défenseurs
du Mont s'étaient emparés en 1425; déjà
la rouille les attaquait; auprès de ces canons étaient
entassés plusieurs boulets de pierre; le prieur expliqua
à l'enfant que leur portée n'était pas supérieure
à trois ou quatre cents pieds, mais que souvent, l'artillerie
avait occasionné des dommages aux murs du Mont-Saint-Michel,
malgré leur épaisseur et leur solidité.
Le prieur et l'enfant s'embarquèrent à nouveau,
et le bon religieux donna l'ordre de se diriger vers Saint-Jean-Ie-Thomas.
Il voulait y faire une petite enquête au sujet d'une contestation
entre l'abbaye et le seigneur de l'endroit.
Ce n'était pas la première fois que le monastère
avait un différend avec le gentilhomme de cette paroisse;
aussi le prieur intéressa-t-il encore bien vivement