Saint-Michel.
Au début de la guerre de Cent Ans, le duc de Bedfort, gouverneur
de la Normandie, avait bien rendu une ordonnance prohibant les
pèlerinages, sous des sanctions extrêmement sévères;
mais cet édit, qui avait jeté la oonsternarion.
dans tous les pays voisins du Mont, avait été bientôt
rapporté. Etait-ce l'archange saint Michel qui avait touché
le cœur des ennemis ? Peut-être; mais il est permis
de supposer également qu'ils agirent dans un esprit de
lucre.
Avant de se mettre en route pour le Mont, les pèlerins
devaient solliciter des autorités anglaises des sauf conduits
individuels; si l'enquête démontrait qu'ils n'étaient
pas des espions, à la solde des brigands (c'est ainsi:
que les Anglais appelaient les partisans de la cause française),
on leur remettait un laisser-passer, de façon à
ce qu'ils ne fussent pas inquiétés en franchissant
les lignes anglaises, enserrant le Mont de tous côtés;
mais, on leur imposait l'obligation de se rendre tout d'abord
à Tombelaine, afin que le capitaine s'assurât encore
qu'ils ne portaient aux assiégés aucun papier ou
message; ils faisaient aussi le serment de ne rien révéler
de ce qu'ils auraient vu dans les camps anglais; enfin, ils devaient
payer une taxe qui variait suivant le sexe et l'âge.
Tombelaine fut repris des mains des Anglais peu