de
cours et, obliquant, à sa sortie de Moidrey, vers le nord,
il passa entre Tombelaine et le Mont. Les Anglais s'installèrent
alors à Tombelaine, sous le nez, pourrait-on dire, des
défenseurs du Mont-Saint¬Michel, bien empêchés
par le Couesnon d'aller les troubler dans leurs travaux.
S'il n'est pas tout à fait exact de dire que les Anglais
y édifièrent une véritable citadelle (des
dessins apocryphes ou fantaisistes en ons donné la prétendue
reproduction), il est certain qu'ils s'y fortifièrent solidement
et qu'ils y établirent d'importants baraquements pour une
garnison dont l'effectif était d"environ deux cents
hommes. De là, ils rayonnaient sur les pays voisins, où
ils avaient également construit des bastilles. Ces bastilles
étaient le plus souvent en bois ; un fossé profond
les entourait; c'étaient autant de repaires où les
ennemis du roi de France se retiraient après avoir porté
la désolation dans les campagnes restées fidèles
à la cause de Charles VII Ces bastilles étaient
postées aux points stratégiques les plus importants
et elles servirent surtout à resserrer le blocus si étroit
que les Anglais avaient mis devant la fidèl.e et vaillante
abbaye-forteresse, une des très rares citadelles de France
où flottait encore la bannière aux fleurs de lis.
Toutefois, les Anglais, installés à Tombelaine,
n'empêchaient pas les pèlerins de se rendre au Mont