Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

Illustration : une dentellière

beaucoup plus rare que le saumon. Il était réservé aux moines de l'abbaye.
Les bénédictins avaient, en effet, des droits de pêche très étendus sur la baie du Mont Saint-Michel ; ils les tenaient des donations à eux faites par les seigneurs et les gentilshommes de la côte normande plus particulièrement. Le roi de France leur avait concédé à ce sujet de nombreux privilèges. C'est ainsi qu'en 1286, Philippe IV, le Bel leur avait accordé le droit exclusif de la pêche des esturgeons et de tous les poissons huileux; on disait alors poissons à, lard, tels que baleines, marsouins et cachalots. Aussi les moines se montraient-ils particulièrement stricts sur les droits de pêche ou de chasse qu'ils possédaient autour d'eux. Ils inséraient, dans les baux consentis à leurs vassaux ou fermiers des clauses extrêmement sévères touchant le gibier et « les oiseaux gentils », ou le poisson capturé dans les pêcheries ou encore laissé à sec, par le reflux, sur grèves blanches de la baie. Les poissons étaient le plus souvent transportés à l'abbaye; les baleines et les marsouins étaient dépecés pour que l'huile en fût extraite; les friands morceaux étaient offerts aux seigneurs d'alentour et à l'évêque d'Avranches; les moines aussi en distribuaient de grandes quantités aux personnes pauvres de la ville du Mont et des villages de la rive.

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Photographies de la mer et de la plage