«
Il promettait toujours de se corriger; il péchait, d'ailleurs,
par pure étourderie et non avec malice; tout le monastère
le savait ; mais la légèreté n'est pas permise
dans le temple du Seigneur.
« Quel contraste avec ses jeunes aides, dont les génuflexions
étaient si profondes, l'attitude si respectueuse, les prières
si ferventes, quand ils passaient devant les autels !
« En vérité, Drogon était incorrigible;
pas plus tard qu'hier, le prieur claustral avait été
obligé de l'admonester devant plusieurs fidèles;
trois fois de suite, n'était-il point passé sans
s'incliner devant l'autel privilégié de saint Michel
?
« Les moines allaient-ils être réduits à
le relever de ses fonctions de sacriste? Ils attendaient toujours,
espérant que l'archange lui inspirerait, enfin, de meilleurs
sentiments.
« Ce soir-là, le 25 septembre de l'an 1045, Drogon
s'était retiré dans sa cellule qui communiquait,
avec la sacristie, par un corridor donnant aussi accès
à l'église. Soudain, il crut entendre un léger
bruit dans la basilique. Il prêta l'oreille et entendit,
bientôt un bourdonnement de voix. Certainement quelqu'un
parlait dans le chœur ou dans
les transepts.
« Il maugréa contre ses aides. C'était, sans
doute, ce petit sot de Nicolas qui, ayant fermé l'église
à