l'année,
d'autres offices y sont tenus avec un grand éclat, celui
de Pâques, par exemple; très prochainement aussi,
le 16 octobre, on y fêtera
la Dédicace de la Basilique du Mont; cette cérémonie
religieuse ne le cède en rien aux pompes déployées,
lors de la fête de l'archange. Vous resterez au Mont jusqu'à
cette époque et votre curiosité et votre foi seront
ainsi satisfaites."
Frère Placide ne manqua pas, pour l'édification
de l'enfant, de lui raconter les origines merveilleuses
du Mont-Saint-Michel, que celui-ci connaissait imparfaitement.
"Les événements extraordinaires, lui dit-il,
qui se sont passés, au début du huitième
siècle, sont rapportés dans le cartulaire
de notre abbaye, c'est-à-dire dans un manuscrit dont l'authenticité
est incontestable. Mais ce ne sont pas, bien entendu, des articles
de foi; on peut être parfait chrétien et excellent
catholique et se refuser à croire aux récits du
chanoine de Saint-Aubert ou les considérer, seulement,
comme de pieuses traditions ; toutefois,
il y a une telle sincérité dans ces récits,
une telle concordance de dates et de faits, qu'un esprit raisonnable,
confiant et animé d'un grand amour pour saint Michel, ne
peut se refuser à les admettre pour vrais. Peut-être
ont-ils été auréolés par certaines
légendes et dramatisés par quelques narrateurs;
ils n'en sont pas