Texte intégral du livre :

"LE PELERINAGE D'UN ENFANT AU MONT SAINT MICHEL AU QUINZIEME SIECLE"

par ETIENNE DUPONT. Liens vers pages suivante, précédente et sommaire du livre en bas de page.

partie de sa beauté; mais si la digue est odieuse aux artistes épris d'esthétique, on ne saurait nier son utilité et on doit reconnaître qu'elle favorise singulièrement l'accès du Mont. Chaque année, l'abbaye est visitée par près de cent mille touristes ou pèlerins; de plus, les grèves, surtout dans leur partie orientale et méridionale, sont devenues beaucoup moins perméables; la digue principale, celle de Roche-Thorin et les levées des polders ont exhaussé très sensiblement le sol de la baie et il s'est formé d'immenses herbus, véritables prairies où paissent des troupeaux de moutons, dont la chair délicate et savoureuse est appréciée sous le nom de pré-salé.
Cependant, les lizes n'ont pas encore complètement disparu; les grèves ont subi peu de changements entre Gênets, Tombelaine et le Mont-Saint-Michel et il existe encore des bancs dangereux, sous Ardevon et Beauvoir, pays marécageux, situé à l'Est du Mont.
Il y a quelques semaines, je me trouvais au Mont Saint-Michel, en train d'y faire des recherches au sujet de la primitive église, dont les travaux de restauration ont fait découvrir de curieux vestiges.
Parmi les touristes qui visitaient l'abbaye sous la conduite d'un des gardiens, un jeune homme se faisait remarquer pan sonexubérance de mauvais ton; il incarnait le type du parisien hâbleur et ignorant. Tout à coup, quelqu'un ayant fait une réflexion sur

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