partie
de sa beauté; mais si la digue est odieuse aux artistes
épris d'esthétique, on ne saurait nier son utilité
et on doit reconnaître qu'elle favorise singulièrement
l'accès du Mont. Chaque année, l'abbaye est visitée
par près de cent mille touristes
ou pèlerins; de plus, les grèves, surtout dans leur
partie orientale et méridionale, sont devenues beaucoup
moins perméables; la digue principale, celle de Roche-Thorin
et les levées des polders ont exhaussé très
sensiblement le sol de la baie et il s'est formé d'immenses
herbus, véritables prairies où paissent des troupeaux
de moutons, dont la chair délicate et savoureuse est appréciée
sous le nom de pré-salé.
Cependant, les lizes n'ont pas encore complètement disparu;
les grèves ont subi peu de changements entre Gênets,
Tombelaine et le Mont-Saint-Michel et il existe encore des bancs
dangereux, sous Ardevon et Beauvoir,
pays marécageux, situé à l'Est du Mont.
Il y a quelques semaines, je me trouvais au Mont Saint-Michel,
en train d'y faire des recherches au sujet de la primitive église,
dont les travaux de restauration ont fait découvrir de
curieux vestiges.
Parmi les touristes qui visitaient
l'abbaye sous la conduite d'un des gardiens, un jeune homme se
faisait remarquer pan sonexubérance de mauvais ton; il
incarnait le type du parisien hâbleur et ignorant. Tout
à coup, quelqu'un ayant fait une réflexion sur