qui
se jette dans la rade de Saint-Malo et la rive du Vivier et de
Cherrueix, formant la partie méridionale de la baie du
Mont-Saint-Michel. Ces marais, appelés les terres blanches,
en raison de la couleur du sol, constituent un terrain extrêmement
fertile, propice surtout à la belle venue des blés.
De ces marais, s'élève un gigantesque tertre
granitique, le Mont-Dol, dont le plateau supérieur domine
les pays d'alentour de près de cent cinquante pieds. Ce
plateau portait, au quatorzième siècle, un petit
oratoire dédié à saint Michel et qui dépendait,
comme la plupart des chapelles de la côte, de l'abbaye normande.
Cette ecclésiole avait été construite pour
remplacer un calvaire, implanté dès les premiers
temps .de l'ère chrétienne, à l'endroit même
où l'on avait découvert un autel, dont les Druides
se servaient pour l'exercice de leur culte sanglant. Enfin, la
côte se relevait, dès que la courbe gracieuse du
fond de la baie cessait de s'arrondir en atteignant les petits
coteaux de Saint-Méloir-des-Ondes;
ces coteaux s'élevaient peu à peu et devenaient
de véritables falaises aux flancs escarpés; plusieurs
criques ou anses les échancraient; la plus grande de toutes
était celle de Cancale, célèbre par ses huîtres.
Cancale, dès le quinzième siècle, était
un petit port de pêche qui exportait son poisson dans les
villes voisines, Saint-Malo, Dinan et Rennes