Le
lendemain, 26 mars, arrivait encore au Mont un groupe de pèlerins
belges. Il était composé de "notables personnes",
connaissant très bien le malheureux père du jeune
Nicolas Le Pellier; ils se nommaient Jehan Ballehan, Henri de
Coulogne, Jacques de Foul et Jean Mil. Ils affirmèrent
au vicaire général Thomas Munier, prieur claustral
en l'absence du cardinal d'Estouteville, abbé du Mont,
"qu'ils avaient aidé à porter le corps en terre
et que, comme Léonard Le Febvre et ses compagnons, ils
avaient fréquenté pendant sa vie le dit Le Pellier,
lequel était un homme sain, de forte complexion et bien
composé de ses quatre membres."
Malheureusement nous ne possédons plus le Liber Miraculorum
sur lequel les religieux transcrivaient, avec soin, les miracles
obtenus au sanctuaire de l'archange. Ce manuscrit, qui existait
au dix-septième siècle, ainsi que le prouve un Inventaire
Catalogue de l'époque, a été détruit,
très probablement, dans le sac de l'abbaye, lors du pillage
révolutionnaire; il nous aurait certainement révélé
d'autres faits curieux et intéressants pour la Belgique.
C'est le Liber Miraculorum que j'évoquais précisément,
en croisant, sur les remparts du Mont-Saint Michel, par une belle
après-midi de septembre 1911, les pèlerins venus
de Belgique; deux heures après, je retrouvai, dans l'église
paroissiale cette fois, plusieurs